D’abord il y a eu Margot, chien fidèle parmi les fidèles. J’avais à peine deux ans et demi, et quand elle est partie, j’ai continué, un moment, à chercher sa présence réconfortante. Je devais avoir 9 ans quand ma grand-mère adoptive est morte. Plus jamais. J’avais une conscience aigüe de la mort, et pourtant, son caractère définitif m’échappait un peu. Je me surprenais à penser, un quart de seconde, qu’à la fin de plus jamais, quand-même, elle reviendrait. Un quart de seconde d’espoir avant de me dire « bah non, plus jamais, c’est plus jamais. » Je n’ai pas de soeur. Pas de soeur de famille qui soit la fille de mes parents, en tout cas. Je ne saurai jamais cette perte-là. Pourtant, quand j’ai entendu parler d’À demain, Lou, je n’ai pas hésité bien longtemps avant de me l’offrir et d’en commencer la lecture. J’avais envie d’un livre qui parle de chagrin, qui mêle l’innocence de l’enfance à sa lucidité, et au moment où j’écris ces lignes, je n’ai pas fini ma lecture, mais déjà, je peux vous dire que je ne me suis pas trompée. Lire la suite