Priscille Sibley, « Poussières d’étoiles »

Stardust blog

4 sur 10

J’ai déjà lu un ou deux romans dont la version française est publiée chez « Les Escales » et je n’ai pas encore été déçue. Forte de ma confiance dans les choix de cette maison d’édition, j’ai décidé de me laisser tenter par Poussières d’étoiles, un roman qui avait attiré mon regard grâce à une très jolie couverture et un résumé apéritif séduisant.

envie

Matt a deux ans quand il tient Ellie dans ses bras pour la première fois, dix-sept quand il lui donne son premier baiser, et trente-trois quand il l’épouse enfin. Le couple semble alors tout avoir pour être heureux : Matt est neurochirurgien, Ellie professeur à l’université après une brillante carrière d’astronaute. Tout, sauf un enfant… Quand un accident plonge Ellie dans un coma irréversible, Matt est dévasté. Il sait toutefois que sa femme n’aurait pas voulu qu’on la maintienne en vie artificiellement. Mais c’est sans compter ce qu’il va découvrir : après des années d’attente et de faux espoirs, Ellie est enceinte. Peut-il aller contre les volontés de sa femme pour garder le bébé en vie ? Qu’aurait voulu Ellie pour leur enfant ? Le dilemme vire au cauchemar quand l’entourage du couple et les médias s’en mêlent. Et bientôt les familles de Matt et de Ellie se déchirent entre combat pour la vie et droit à mourir dans la dignité…

Mon avis

Note : Je lis les romans anglo-saxons en VO et mes commentaires font donc référence au texte original. Je n’ai aucun avis quant à la qualité de la traduction.

L’histoire démarre dès les premières pages. Il n’y a ni préambule, ni décor, et j’ai donc immédiatement été plongée au cœur de l’intrigue. La narration, à la première personne, oscille entre le présent de l’intrigue (le coma et la question du maintien en vie pour permettre la grossesse) et les souvenirs de Matt, qui déroule, grâce à des flash-backs, son histoire d’amour avec Ellie. Ce procédé donne du rythme au roman et permet d’éviter la lassitude : on se promène d’une époque à l’autre, en essayant de comprendre ce que sa femme aurait voulu.

La lecture de ce roman m’a cependant été difficile car la problématique de départ est malsaine : la question du maintien en vie pour faire naître un bébé est pour moi quelque chose qui ne devrait même pas être discuté. Dans le roman, Matt a un point de vue, sa mère (qui avait été désignée par Ellie pour prendre toute décision dans un cas de coma) un autre, et les arguments des deux parties sont disséqués de fond en comble. Une bataille juridique commence car ils ne parviennent pas à se mettre d’accord. Ainsi, l’avocat du clan de ceux qui sont pour le maintien en vie établit un parallèle entre la possibilité de maintenir en vie le fœtus et le combat anti-avortement des pro-vie.

Ce sentiment de malaise a persisté jusqu’à la fin du roman et m’a réellement empêchée de prendre un réel plaisir pendant ma lecture : j’ai détesté voir un personnage s’ancrer dans des certitudes que je trouvais abjectes. La narration a la première personne devrait permettre de se distancier. Matt explique en effet clairement ce qui le torture, il me permet vraiment de suivre le fil de ses pensées mais j’ai eu un vrai problème éthico-idéologique tout au long de ma lecture.

On sent une plume résolument américaine quant à sa vision sur la fin de vie ou le droit à mourir dans la dignité : au-delà du narrateur, j’ai vraiment eu l’impression de ressentir les certitudes de l’auteur. J’ai trouvé plusieurs passages trop mélodramatiques (ou, en tout cas, écrits avec un réel manque de finesse et de nuances) et la fin franchement moralisatrice.

conclusion

J’aurais peut-être plus apprécié ce roman si Priscille Sibley avait accordé autant d’importance aux deux points de vue des protagonistes. Leur traitement, inégal et vraiment orienté, m’a profondément dérangée et a pris le pas sur le reste du roman. L’histoire d’amour racontée à travers les souvenirs du narrateur est mignonne mais l’écriture n’a pas su m’émouvoir. J’ai trouvé l’histoire trop pleine de « bons sentiments à l’américaine », trop dramatique et pas assez nuancée. Une vraie déception, donc.

3 réflexions sur “Priscille Sibley, « Poussières d’étoiles »

  1. je n’ai pas le même ressenti que toi, c’est vrai que le point de vue de Matt est plus mis en avant mais c’est sur lui que s’ancre le récit donc ça ne m’a pas gênée. Et je n’ai pas d’avis tranché sur la question non plus, j’arrivais à comprendre tous les points de vue sans trouver ça trop tranché. Pour ma part j’ai passé une bonne lecture!

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